Yann Couedor est un artiste plasticien basé à Paris. Depuis 2004, le collectionneur met ses pinceaux et sa créativité au service des artistes et des personnalités emblématiques de la culture afro-américaine, qui ont influencées son parcours.

Puisant son inspiration dans la musique, le cinéma et la pop culture, la technique de Yann Couedor est mixte : peinture, collage, à partir d’objets physiques allant de covers d’album au ticket de concert, en passant par les articles de journaux, les CD et leur boitier ou encore les pochettes vinyle.

Parmi ses sujets, on retrouve Sade, Lil Wayne, Erykah Badu, ou D’angelo. Ils sont immortalisés avec précision: tantôt via acrylique sur toile, tantôt en 100% collage, avec des incrustations de legos, de polystyrène ou d’un skateboard. Ses séries de portraits ne laissent pas indifférents et pour cause, avec Yann Couedor, la beauté est dans le détail. Interview!

Comment l’art visuel est-il rentré dans ta vie ?

J’ignore comment et pourquoi l’art visuel est rentré dans ma vie.  Je dessine de manière quasi obsessionnelle depuis l’âge de 4 ans. Le logo-signature qu’il y a sur mes collages aujourd’hui, était mon « logo » pour signer mes dessins et autres travaux en maternelle.

Ton art est très inspiré par la musique, comment l’expliques-tu ?

C’est ma passion! La musique m’accompagne depuis l’âge de 12 ans. C’est ma source inépuisable d’inspiration principale, et la musique noire américaine en particulier. A mes 12 ou 13 ans, J’ai vu une cassette vidéo live de Bobby Brown, ce qui a déclenché une passion très forte pour une culture dont j’ignorais tout. J’ai, par la suite, passé mon temps à m’intéresser et suivre tout ce qui gravitait, de près ou de loin, autour de cette culture. Après cette décennie des années 90 musicalement riche, au début des années 2000, j’ai naturellement allié ce que je savais faire avec ma passion. Aujourd’hui, au travers de mon travail, je consacre mon temps à dire « merci » à une culture qui m’a beaucoup apportée.

Parle-nous de ton processus créatif. Comment se passe la réalisation d’une œuvre?

Pour tout ce qui est collage, je pars à la recherche de documents originaux: CD, vinyles, affiches de cinéma, dossiers presse, programmes de tournées, etc. Ensuite, je compose en fonction des éléments en ma possession. Je sais toujours plus ou moins ce que je cherche. Ce qui a changé, en revanche, ce sont les coûts. Le marché du vinyle aujourd’hui par exemple, n’est plus le même qu’il y a 10 ou 20 ans. Aussi, j’ai besoin d’être entouré de ce que je fais pour créer, c’est-à-dire autour de livres, vinyles, CDs, etc. Et évidemment, avec de la musique en fond sonore!

Comment s’est tissée la collaboration avec Dosseh autour de ses pochettes d’album?

De manière simple et fluide. Il a découvert mon travail sur les réseaux via un ami en commun. Il m’a contacté et on s’est rencontré avec son manager Oumar Samaké. Il était parti d’une idée de collage que j’avais fait, et on l’a décliné avec ce qu’il voulait raconter. La pochette de « Yuri » est le fruit de nos réflexions. Comme ils étaient satisfaits du résultat, ils m’ont rappelé pour le projet suivant. J’ai eu quasi carte blanche pour « Vidalo$$a ». L’idée était de partir sur quelque chose qui n’avait rien à voir avec la précédente proposition. On a donc fait un shooting photo de portraits avec différentes attitudes. Quand on a vu celle qui a servi, ça été une évidence. C’était parti pour la réalisation de ce portrait en peinture.

Quels sont tes projets dans un futur proche ?

J’ai réalisé une peinture qui a servi la promo du film John Wick 4. J’ai commencé une nouvelle série aussi, qui sera encore plus accès sur la matière et le support physique. Et ma prochaine expo aura lieu du 16 septembre au 26 novembre, au Château de Ladoucette à Drancy.

Allez, finissons en musique! Peux-tu nous proposer 6 morceaux incontournables pour toi?