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William Bootsy Collins ©MikaV CC BY-SA 4.0
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Bootsy Collins, l’excentrique aux lignes de basses funky as f*ck


William Bootsy Collins, c’est le plus grand bassiste américain de tous les temps ! Est-ce une affirmation objective? Évidemment, non. Bootsy est aussi compositeur, chanteur et producteur, à 72 ans toujours actif. A égalité avec Georges Clinton, c’est le roi du funk psychédélique ! S’il a joué pour James Brown, il est surtout l’une des forces vives du collectif futuriste des années 70 Parliament-Funkadelic, les maitres du genre, dans lequel il a gravé à jamais ses lignes de basses. C’est l’épisode 2 de notre décryptage spécial P-Funk.

Un surnom de bottine, une signature inimitable

Au-delà des lignes de basses entrainantes, sa spécialité, ce sont aussi les gimmicks et sa voix atypique qui font son charme. Le septuagénaire est une légende vivante et c’est pour ça qu’il faut en profiter. Si la galaxie funk lui doit beaucoup, les autres planètes ne sont pas en reste, et les sollicitations en provenance de la nouvelle génération prolongent sa longévité. En effet, lui aussi, a influencé énormément d’artistes tous genres confondus: du rock au métal en passant par le G-funk, le gangsta rap des années 90 et la neo soul. Ses influences sont perceptibles encore aujourd’hui à travers la discographie de D’Angelo, Anderson .Paak ou Mononeon par exemple. L’auteur de « I’d Rather Be With You » est d’ailleurs fréquemment cité dans le spectre des influences majeures de ses contemporains.

James Brown, Parliament-Funkadelic et…”The Name Is Bootsy, Baby!”

Bootsy a démarré dans la musique avec son groupe les Pacesetters. Sa carrière prend une nouvelle tournure lorsqu’il intègre le backing-band de James Brown, The J.B.’s, de 1970 à 1971. Ils sont recrutés son frère, lui et d’autres comparses de l’Ohio, dans l’urgence, et pour remplacer les précédents musiciens du Godfather of Soul remerciés sans préavis. L’aventure durera précisément 381 jours. Il faut dire qu’entre amendes pour fausses notes, impayés, et interdictions de consommer de l’acide, les pratiques de James Brown en termes de management ne faisaient pas l’unanimité.

Le LSD explique en grande partie pourquoi j’ai quitté le groupe de James Brown. Je m’étais promis de ne jamais le faire pendant un show, mais nous avions une relation père-fils, et il m’a tellement harcelé pour ne pas le faire, qu’un jour je l’ai fait. Ma basse s’est transformée en serpent et je ne me souviens même pas d’avoir joué. Après, il m’a appelé dans l’arrière-boutique, comme il le faisait toujours, et m’a expliqué à quel point j’étais horrible – même quand je ne prenais pas de LSD. J’ai tellement ri que j’étais par terre. Pour lui, c’était très irrespectueux. Il a demandé à son garde du corps de me jeter dehors.

Boosty Collins, extrait de l’interview de Candice Pires pour The Guardian.

On sait pas si cette anecdote a définitivement rompu les liens entre Bootsy et les psychotropes. Assurément, non car le bassiste intègre les Parliament-Funkadelic de George Clinton en 1972. Et au sein de ce collectif novateur et libéré, le LSD utilisé “à bon escient” est considéré comme un révélateur de conscience… William Bootsy Collins contribue au succès de l’album Up For The Down Stroke et de son single éponyme (1974). Sans oublier “Tear the Roof Off the Sucker (Give Up the Funk)” de 1975, le premier single certifié des Parliament. Il devient disque d’or en 1976.

Aussi, on ne peut faire l’impasse sur le mémorable “Flash Light” (Casablanca Records) en 1978! La période aura été formatrice et enrichissante pour l’artiste. Elle lui aura donné les ailes et la force suffisante pour prendre son envol. Le bassiste continue sa collaboration avec George Clinton. Mais en 1976, Bootsy Collins s’empare du devant de la scène avec son propre groupe Bootsy’s Rubber Band, qui accueillait par ailleurs le grand Maceo Parker. C’est le début d’un succès incommensurable avec par exemple les incontournables “I’d Rather Be with You” en 1976, et Bootzilla en 1978.

Bootsy Collins, transmission et nouvelles générations

L’influence de Bootsy su la pop culture est immense. Quand on parle d’influence on pense bien sûr fashion. Chapeau haut-de-forme, lunettes en diamant, ou cloutées toujours estampillées d’étoiles, sont devenus sa marque de fabrique. Là, Thundercat est un très bon exemple.

Mais son influence sur ses contemporains artistes est majeure. Snoop Dogg, Outkast, Dr. Dre, Flea of Red Hot Chili Peppers, Rick James, Prince, et même les français de Daft Punk. La liste est très longue. En 1997, nous étions nombreux à fredonner I’m Leavin’ You (Gotta Go, Gotta Go) en combinaison avec la rappeuse MC Lyte. En 2016, Childish Gambino lui rendait hommage avec le titre “Redbone” inspiré de son classique “I’d Rather Be With You”.

Plus récemment, on l’apercevait aux côtés de Silk Sonic et Thundercat sur le titre “After Last Night”. Mais aussi aux côtés du rappeur MELOWDOWNZ, et de Jidenna sur le sexy « Safe« . Tous ont fait appel à lui pour son groove excentrique et inimitable. Bref, l’intemporalité de Bootsy ne prend pas une ride, y compris au sein de la nouvelle génération. La transmission semble assurée. Et l’artiste, immortalisé! Collins est membre du Rock and Roll Hall of Fame. Il a été intronisé par Prince en 1997, avec 15 autres membres du Parlement-Funkadelic.

Le p-funk n’aura bientôt de secret pour toi. En attendant l’épisode 3, tu peux dévorer l’épisode 1 de notre décryptage spécial p-funk. Tu apprécies de nous lire? Je te recommande chaleureusement de t’inscrire au tiny m@g pour bénéficier de l’intégralité de nos sujets… 😉


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