Spoiler Alert: c’est une pépite et une avant-première! Bienvenue dans le Rio des années 70 où la soul music fait des miracles. On le sait depuis le « Dancing in the Streets » des Martha & the Vandellas, comme tout au long de la carrière de James Brown, la Soul et la funk ont été des armes politiques puissantes et décisives. « Say it loud ! I’m black and I’m Proud”! Dans ce magnifique documentaire, la jeunesse noire du Rio des années 70 s’empare des sound systems les plus puissants. Elle investit quelques lieux interlopes et/ou délaissés et, par la grâce de quelques incroyables DJs, fait sa révolution par la danse, la transe et l’exaltation d’une fierté communautaire jusque-là reléguée dans le vocabulaire de la honte et du mépris.

Les grandes chanteuses de la grande rumba congolaise étaient aussi de grandes artistes. Pionnière de la rumba féminine dans le Congo des années 50, Lucie Eyenga fut longtemps invisibilisée. Elle a pourtant ouvert la voie à nombre de musiciennes en osant critiquer la masculinité dans ses chansons. Le film de Yamina Benguigui s’ouvre sur le portrait de cette grande voix, disparue dans le plus grand dénuement. Qui connaît ce nom ? Et celui de toutes ces autres héroïnes, que le film exalte. Merci donc à la réalisatrice française de refonder le panthéon de la musique africaine : Lucie Eyenga, Mbilia Bel, Faya Tess, Barbara Kanam. Le documentaire regarde la rumba via le prisme féminin et replace à leur juste place, les figures qui ont contribué à élever le genre musical au rang de patrimoine immatériel de l’humanité. Projection le dimanche 9 Novembre – 16h00 – Théâtre Molière

Toutes les musiques qui ont conquis le monde ont toutes d’abord commencé dans un sous-sol : Underground comme on dit. En l’occurrence, ici, The Warehouse à Chicago, où Vince Lawrence, Franckie Knuckles, Jesse Saunders et autres jeunes dingues de musiques, de Dance et de vie alternative inventent la House Music. Leur tout premier morceau « On and On » devient le tout premier hymne de ce genre flamboyant de l’électro, donnant naissance à un mouvement qui transformera une petite étincelle locale, artisanale et rebelle en incendie mondial.

Des bas quartiers de Chicago aux scènes de festivals du monde entier, le parcours de Vince est le récit électrisant d’un rêve né depuis les cendres du rejet – racial, social, genré… Un rêve qui a donné naissance à un genre musical encore porteur d’un idéal de liberté et d’unité aujourd’hui. Le film, passionnant et touchant, raconte en détails, l’historique, politique, sociologique de cette renaissance. Docu à découvrir le mardi 11 Novembre – 20h00 – Théâtre Molière

Il y eut Jackie Shane: chanteuse soul, exceptionnelle, dotée d’une présence scénique hors norme surpassant de loin les plus grandes stars de R&B… Et trans. À une époque, les années 60, où le mot même n’avait pas encore été inventé, une époque où la possibilité même d’être ce qu’elle était, n’avait pas encore été officiellement inventée.

Et pourtant Jackie Shane a été. Et par-dessus le marché, ce qu’elle était, Jackie Shane l’a chanté. Pétrie de talent brut, portée par un courage immense et une fidélité inébranlable à sa vérité. À travers des enregistrements téléphoniques inédits, une animation éblouissante, plans mouvants, flottants, redessinés et une bande-son exceptionnelle, ce portrait remarquable dévoile enfin toute l’ampleur de sa vie et de sa carrière extraordinaire. Une histoire absolument fabuleuse au centre de la soul américaine des années ‘60 à découvrir le lundi 10 Novembre – 19h30 – Théâtre Molière.