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[INTERVIEW] Sevana, la grâce dans la voix


INTERVIEW. Sevana est un talent aux casquettes multiples. Elle est chanteuse, compositrice, mannequin mais aussi actrice. On la retrouvait d’ailleurs dans le biopic Bob Marley: One Love dans le rôle de Judy Mowatt. Mais Sevana est avant tout et pour nous, la Queen qui a touché définitivement nos cœurs avec son tune « Mango » !

Si son premier était EP éponyme (2016) dévoilait une signature reggae évidente, son potentiel à explorer la soul et le R&B devient une évidence au fil des années. Son 2ème EP Be Somebody (2020) autant que sa performance chez Colors lui permettent d’ailleurs de l’exprimer et de toucher une audience plus large. La chanteuse jamaïcaine à la voix de velours a beaucoup d’ambition et le désir de suivre sa voix intérieure, son propre chemin.

De la In.Digg.Nation au label Good Hz Music

Ancienne membre du collectif In.Digg.Nation de Protoje, Sevana a ouvert ses ailes en 2021 et, depuis crée son propre label Good Hz Music. L’artiste a inauguré cette toute nouvelle aventure indépendante avec « Keep Going (Chosen) » dévoilé en mars de cette année. Nous l’avons rencontré avant ce virage artistique important, lors de sa performance au festival Reggae Therapy, en Martinique. Une interview de Cha Jam, Herbie Dan et Guy Raphaël-René.

J’aime toutes celles qui s’imposent un peu, parce que le climat n’est pas le même pour les femmes que pour les hommes dans la musique

Sevana, interview de Cha Jam, Herbie Dan & Guy-Raphaël René et pour WeeKult.

Qui sont les artistes féminines jamaïcaines qui t’inspirent?

J’adore Anita Baker, j’adore Sister Nancy, Pam Hall, Marcia Griffiths, Judy Mowatt, Rita Marley, JC Lodge, pour ne citer que quelques artistes jamaïcaines. Même Tessanne Chin, je l’adore.

Tu sais, j’aime toutes celles qui s’imposent un peu, parce que le climat n’est pas le même pour les femmes que pour les hommes dans la musique ou dans n’importe quelle industrie.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique?

Je me suis cognée la tête un jour et j’ai décidé que je voulais faire de la musique. Je plaisante ! C’était une chose à laquelle je revenais sans cesse, c’était quelque chose qui me semblait sûr. C’était là où je pouvais m’exprimer le mieux à travers mon écriture et ma musicalité, et donc j’ai en quelque sorte suivi cet appel et ça m’a conduit ici. Ça fait environ 10 ans maintenant que je fais de la musique et si je compte ma participation à l’émission Rising Star, 15 ans au total. Tout m’a poussé à faire de la musique…

Sevana

Qu’est-ce qui t’a définitivement convaincue de faire de la musique ton métier?

J’étais déprimé à cette époque, je traversais une période difficile. La vie me bottait le cul en fait. Et donc, en quelque sorte, je m’accrochais à tout ce qui me donnait de l’espoir, et c’était surtout la musique.

Ton titre « Mango » est un vrai hit! Qu’est-ce-qui te l’a inspiré?

J’aime vraiment les mangues, tu vois ! Et si je te dis que je t’aime comme une mangue, ça veut dire que je t’aime beaucoup ! C’était vraiment ça à l’époque… Je pensais que j’étais amoureuse, et donc j’en ai écrit une chanson. Parce que si tu dis ça en Jamaïque, c’est quelque chose d’important, de sérieux!

On veut savoir de ta collaboration avec le ghanéen Juls (qu’on adore)!

La collaboration avec Juls est née parce qu’il a vu ma performance sur Colors. Il m’a envoyé un message sur Instagram. En fait il a contacté Teflon, et c’est là que Teflon m’a dit : « Ok, Juls veut te parler ». Et puis il a fini par obtenir mon contact. A partir de là, on a échangé, il a envoyé le beat du son sur lequel nous avons fini par collaborer. Et, ouais, on est allé en studio pour l’enregistrer et faire le taff. Ok tout le monde, faut écouter « One More Time«  sur Spotify et partout ailleurs.

Est-ce que tu te considères comme un modèle pour les jeunes filles jamaïcaines?

Je ne veux pas me mettre dans cette position, juste parce que je suis un être humain et que j’ai beaucoup de défauts. Mais je crois en mon potentiel à faire de mon mieux. Peu importe comment cela se traduit au quotidien, car dans mon monde, c’est un peu la même chose tous les jours… Mais, si une jeune fille me regarde et est inspirée de la meilleure façon qui soit, alors je suis pleine de gratitude.

Si tu avais un message pour elles, quel serait-il?

Vous pouvez faire n’importe quoi et être qui vous voulez être. Il n’y a pas de limite. Alors ne croyez pas tout ce qu’on vous dit à ce sujet.

Ce serait quoi ta collaboration de rêve?

Je dirais…hmm, Rihanna! Big Up à toi Rihanna! Pour moi, faire cette collaboration serait vraiment cool.

Et si c’était un homme?

Je ne veux pas collaborer avec les hommes (rires)! Je plaisante, je plaisante! Collaborations masculines… Je dirais Tyler the Creator ou Vince Staples. Et si on parle artistes jamaïcains, je dirais Masicka, Stalk Ashley ou Jada Kingdom.

Quel est la différence entre Sevana, ton 1er EP et Be Somebody en termes de sonorités?

Mon premier EP était complètement reggae. On peut entendre mes influences dans la façon dont je chante. Parce que je pense que mes racines, mon cœur, sont très tournés vers la Jamaïque et le reggae, autant que la soul et le R&B. Sur le deuxième projet, j’ai pu exprimer davantage mon amour pour la soul et le R&B justement. C’est de la musique aux sonorités du monde. Donc ce n’était pas vraiment ancré dans le reggae, même si c’était très inspiré par ça. Les différences entre les deux projets sont en ça, je dirais. Je pense que ma musique a évolué et continue d’évoluer.

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